La fabrication locale assure aujourd’hui la couverture de 50% des besoins nationaux en médicaments, et le marché est ouvert aux importations dans les mêmes conditions que les médicaments locaux ou les produits des multinationales fabriqués en Tunisie, y compris les génériques. Ces produits coûtent moins cher pour un résultat thérapeutique équivalent.
La ministre intérimaire de la Santé souhaite atteindre un taux de couverture de 70% en 2020. Elle affirme que «les demandes d’octroi des AMM (Autorisations de mise sur le marché) seront désormais satisfaites dans des délais réduits, soit une année au lieu de trois années et plus».
C’était à l’occasion de l’ouverture du « 2e colloque sur l’industrie pharmaceutique tunisienne, pilier de la santé » organisé par le magazine Réalités et l’Association tunisienne des médicaments génériques.
L’objectif étant de permettre aux laboratoires industriels pharmaceutiques de commercialiser librement leurs médicaments tout en procédant à la promotion du taux de couverture local qui permettra l’accès de tous les citoyens aux médicaments, tous les médicaments.
La ministre Sonia Ben Cheikh a indiqué que l’année prochaine verra la création de l’Agence tunisienne des produits pharmaceutiques qui aura la charge de concrétiser la mise en place d’une nouvelle politique de fixation des prix des médicaments pour corriger le déséquilibre actuel entre les prix des médicaments locaux et ceux importés.
Elle a également promis une stratégie nationale pour la promotion de l’exportation des médicaments fabriqués chez nous pour atteindre un taux de 20% en 2020 contre 11 ou 12% actuellement.
Le secteur de l’industrie pharmaceutique connaît une croissance annuelle de 11%, sachant que la Tunisie compte aujourd’hui 47 unités de fabrication de médicaments qui emploient plus de 7.000 personnes et qui ont, rien que durant les trois années écoulées, totalisé un volume global d’investissement dépassant les 300 millions de dinars.
Et Ben Cheikh de souligner l’importance d’inviter toutes les parties prenantes à contribuer à résoudre toutes les problématiques structurelles et organisationnelles que rencontre le secteur, appelant les investisseurs tunisiens et étrangers à continuer à croire en ce secteur prometteur appelé à développer la production locale et assurer la couverture sanitaire globale.
De son côté, Kamel Idir, président du Comité scientifique du forum et expert auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a assuré que les médicaments produits en Tunisie sont de qualité et conformes aux normes internationales, sachant que les génériques sont 30% moins chers que les médicaments princeps bien qu’aussi efficaces.